PARTIE 2 : S’alimenter à 180°, ou comment le consommateur se réapproprie son alimentation
INTRODUCTION
Nous l’avons vu, la délégation par le consommateur de son alimentation à une industrie agro-alimentaire et aux circuits de distribution associés, a tendance à se renforcer et seul un changement radical, un virage à 180° peut la modifier.
Ce 180°, c’est la réappropriation de son alimentation par le consommateur, quand s’alimenter sainement (avec des critères variables selon les personnes) devient essentiel, vital, qu’il y consacre du temps, qu’il veut maîtriser toute la chaîne de ce qu’il se met dans l’estomac, alors il redevient acteur, maître de son alimentation, développe ses connaissances, questionne, critique, etc. et ce faisant, s’éloigne des produits transformés.
Nous verrons que ce trajet de réappropriation consistant à (re)trouver des savoirs et savoir-faire dans le domaine alimentaire, s’apparente au décollage vers une autre planète, et un changement de paradigme.
- Ils ne mangent plus comme avant
62% des personnes ayant répondu à notre enquête déclarent avoir modifié de façon significative la manière dont ils font leurs courses alimentaires ces 5 à 10 dernières années.
Qu’ont-ils changé ? La question leur a été posée de manière ouverte, avec 4 critères d’évolution (acheter +, acheter -, commencer à acheter, cesser d’acheter)
Les réponses, spontanées, font apparaître des changements portant sur 3 axes :
- type de produits alimentaires : viande / légumes, produits frais…
- mode de production des produits (BIO)
- mode de distribution (circuit court, local…)
Ce que vous achetez + | Ce que vous avez commencé à acheter |
Fruits et légumes : 65% (44 répondants sur 67*)
Bio : 30% |
Bio : 38% |
Ce que vous achetez moins | Ce que vous avez entièrement arrêté d’acheter |
Viande : 43% (30 sur 67) Plats cuisinés / industriels / produits transformés : 27% (18 sur 67) Produits sucrés : 7,5% (5 sur 67) Lait : 7,5% (5 sur 67) |
Plats cuisinés / industriels / produits transformés : 53% (32 sur 60) Viande : 17% (10 sur 60) Lait, produits laitiers : 8% (5 sur 60) Autres, produits spécifiques (Nutella, huile de palme…) : 8% (5 sur 60) |
* sur 67 ayant répondu à cette partie du questionnaire
Ces résultats rejoignent pour partie ceux de l’enquête réalisée en ligne du 12 au 21 octobre 2016 par Harris Interactive (échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus) :
“En termes de produits consommés, une évolution à la hausse est observée pour les légumes, fruits consommés quotidiennement ¼ des Français les consomme plus souvent qu’il y a 2 ans. […] A l’inverse, d’autres produits ont subi de plein fouet les crises alimentaires : la viande au premier plan, avec 32% des Français déclarant en consommer moins souvent qu’il y a 2 ans, suivie par le lait avec 27% de déconsommation par rapport aux 2 précédentes années.”
Quant aux plats cuisinés / industriels / transformés, si nous additionnons ceux qui ont diminué leur consommation (18 répondants) et ceux qui ont entièrement cessé d’en acheter (32 répondants), nous arrivons à 50 répondants sur 67, soit 75%.
3 répondants sur 4 ont diminué ou cessé leur consommation de produits industriels ou transformés.
Pour eux, la boucle de relation complémentaire avec l’industrie agro-alimentaire a cessé de fonctionner.
Que s’est-il passé ?
- S’arracher de l’attraction : les moteurs du changement
Voyons ce qui a amené ces personnes à changer leur alimentation de manière importante voire radicale, en s’arrachant à la facilité d’une offre alimentaire industrielle pratique et omniprésente, et à leurs propres habitudes.
Nous les avons interrogés sur les facteurs qui ont initié chez eux le changement :
Choisissez dans la liste le(s) facteur(s) principal(aux) qui ont influencé, au tout début, ce changement d’habitudes dans vos courses alimentaires. *
Regardons les principaux facteurs de changement (> 10%) :
NB : 2 réponses par personne étaient possibles.
- Prise de conscience écologique : 50,9%
- Information(s) nouvelle(s) sur l’alimentation (conférence, émission…) : 45,6%
- Problème de santé (vous-même) : 24,6%
- Changement de vie (métier, déménagement) : 22,8%
- Naissance d’un enfant / plusieurs enfants : 15,8%
- Redécouverte du plaisir de cuisiner : 10,5%
Il est intéressant de constater que dans cet échantillon (non représentatif de la population, rappelons-le), ce n’est pas majoritairement un problème de santé qui a guidé le changement, mais des raisons que nous pourrons classer dans la catégorie “changement de la vision du monde”, sur les thèmes de la santé et de l’environnement.
Le site du Ministère de l’agriculture indique à ce sujet en juillet 2018 :
“Aujourd’hui, 69% des consommateurs s’intéressent ainsi à l’impact de leur alimentation sur leur santé et 61% à son impact sur l’environnement. Cette attention croissante avec les années a d’ailleurs modifié leurs habitudes d’achats.”
http://agriculture.gouv.fr/les-francais-toujours-plus-concernes-par-leur-alimentation
Complément :
http://harris-interactive.fr/newsfeeds/pratiques-alimentaires-daujourdhui-et-de-demain-a-la-recherche-du-mieux-manger-et-du-mieux-acheter/
Enquête Harris Interactive, « Pratiques alimentaires d’aujourd’hui et de demain : à la recherche du mieux manger et du mieux acheter », oct. 2016
« Manger ce qui est bon pour moi et pour la planète » pourrait résumer la nouvelle orientation de ces consommateurs.
Quels déclencheurs peuvent amener ce changement de regard sur l’alimentation ?
– la prise de conscience écologique, citée en première réponse, est à l’œuvre depuis quelques dizaines d’années. S’intensifie-t-elle ? Elle est en tout cas facilitée par les informations largement diffusées sur les externalités négatives de l’industrie agro-alimentaire (production à bas coût, cultures de masse, prix d’achats pas toujours équitables, consommation en énergie et eau pour la culture, la fabrication et la transformation et le transport, etc.)
– la prise de conscience santé, 2e réponse : l’alimentation est identifiée comme un pilier de la santé (avec la question de l’intérêt premier de l’industrie agro-alimentaire : est-ce notre santé ?)
Ces deux prises de conscience sont alimentées par les scandales (parfois cités dans les verbatims de l’étude), qui sont initiés notamment par les lanceurs d’alertes, avec les nombreuses émissions et articles alertant sur le sujet (Elise Lucet etc.) Ils sont de 2 types :
- scandales sur un aliment en particulier
sanitaires : vache folle
éthiques / écologiques : pesticides, huile de palme, Nutella
étiquettes trompeuses, cf. Foodwatch - alertes de plus en plus fortes sur le lien aliment-maladie (cf. sucre, malbouffe, sel, alcool, viande…)
A ces prises de conscience s’ajoutent des tendances de fond comme :
– l’émergence des consom’acteurs, l’idée de consommer autrement, de “faire sa part” en vivant de manière plus respectueuse de l’environnement
– la mode des émissions de cuisine, de gastronomie, du dIY,…
Et enfin, les problèmes de santé, pour soi ou un proche, sont un facteur qui pousse à interroger la manière dont on s’alimente, tout comme l’influence d’un proche ou de connaissances qui se sont (ré)approprié leur alimentation.
Quelques verbatims en ce sens :
« Le premier élément déclencheur et la naissance de mes enfants qui m’a fait examiner de près chaque produit que je leur faisais toucher (couche, crème, nourriture, jouets, etc).; Etant une fille « de la campagne », la conscience écologique a toujours été là, dans le sens où je sais que si je ne respecte pas la terre (Terre), alors elle ne me nourrira plus. La naissance des enfants a simplement amplifié ce sentiment de respect. Aussi, un couple d’amis très actif écologiquement nous a permis d’avancer peut-être plus vite qu’on ne l’aurait fait. Les différents reportages « choc » à la TV ne me fond ni chaud ni froid – je n’aime pas le sensationnalisme et les images vont trop loin. Par contre un raisonnement sensé avec des explications claires peut me faire changer d’habitude (formation scientifique, il me faut des données claires) »
« Déclencheur: le fait d’avoir des enfants et la prise de conscience de la mal bouffe industrielle. De tous les adjuvants, colorants et ajouts en sucre et sel. »
« L’envie de préserver ma santé. Le désir de faire ma part dans la préservation de l’environnement. Mais tout cela sommeillait en moi… car mon grand-père était un agriculteur bio :-) »
D’autres verbatims sont cités en annexe.
Cette évolution de la vision du monde a pu se faire progressivement (nouvelles informations, réflexion, échanges avec d’autres personnes) ou brutalement (connaissance d’un scandale, naissance d’un enfant).
Le consommateur fait un lien entre produits industriels et malbouffe ou mauvaise santé, même quand le produit est présenté comme un aliment sain (allégations santés, packaging angéliques…) La confiance qui lui permettait de déléguer son alimentation aux acteurs de l’industrie agro-alimentaire, se trouve rompue.
Une crise de confiance
Concernant la relation à l’industrie agro-alimentaire, nous pouvons formuler l’hypothèse que 2 croyances initient le changement chez ceux qui se réapproprient leur alimentation :
et donc – syllogisme – l’agro-alimentaire n’est pas le meilleur choix alimentaire pour ma santé.
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3 – Un changement sans retour ? Le ver dans le fruit
Tout commence par des questions : comment bien m’alimenter, puis-je faire confiance à tel producteur, tel distributeur ?
Puis il semble qu’il y ait un effet “ver dans le fruit” : dès que l’on doute vraiment de la vertu des produits proposés par l’industrie agro-alimentaire, on creuse, on vérifie, ce qui amène des doutes encore plus grands jusqu’à une nouvelle certitude sur ce qui est bon/mauvais pour moi ou la planète. On atteint alors un point de bascule, il n’est plus possible de revenir en arrière : les produits sont vus avec un regard neuf.
Une première boucle se met en mouvement : plus j’en sais, plus je fais attention, et plus j’en sais.
Développement d’un regard critique sur les aliments et leur production
↳ Augmentation du contrôle de l’aliment (connaissance, compréhension) par le consommateur
↳ Fin de la confiance, confiance altérée
↳ L’inquiétude amène à s’intéresser de plus près aux sources de production (reportages, rencontre sur le terrain, discussion avec le maraîcher ou le producteur au marché)
Un exemple avec les tomates : je vois un reportage sur les tomates, je comprends ce qu’est une tomate transgénique, je comprends que je n’ai pas vu une seule vraie tomate au supermarché, je suis en colère, je commence à regarder les tomates de près, me rends compte que même dans un magasin BIO elles sont … sous serre etc. Je passe en vigilance accrue, la boucle de confiance est cassée, d’autant que je me sens trompé.e : quand on n’a jamais vu une vraie tomate, comment faire la différence ?
Mieux informé et plus méfiant, le consommateur commence à reprendre la main sur son approvisionnement alimentaire.
Voyons ensuite ce qui renforce le changement de paradigme alimentaire :
3a. Un nouveau plaisir comme moteur
Des émotions positives associées à cette reprise en main alimentaire facilitent sa consolidation dans le temps.
A la question “6. Pouvez-vous décrire en quelques mots ce que vous avez ressenti les premières fois où vous avez fait vos courses alimentaires différemment ? Qu’est-ce que cela suscitait chez vous ?”,
une personne sur eux répond spontanément “du plaisir”.
C’est la première émotion qui ressort des réponses.
Le plaisir étant une émotion source de motivation (il nous dit “encore !”), on comprend qu’elle entretient le mouvement enclenché par ces consom’acteurs.
Il est avant tout une satisfaction (30% des répondants) :
“Plaisir de se faire du bien, d’améliorer sa santé et découvrir ses véritables goûts personnels en testant de nouveaux produits”
“Un réel plaisir de manger bon et sain en sachant d’où vient ce que nous mangeons”
Plaisir de choisir des fruits et légumes en fonctions d’idées de recettes et surtout en fonction des saisons (je ne consomme plus que les fruits et légumes de saison). Anticipation du bienfait de cette nouvelle alimentation sur ma santé.”
“Le plaisir de mieux manger”
Mais aussi un plaisir sensoriel (18% des répondants) :
“Le goût différent, la consistance des aliments qui nous rassasient plus rapidement. Plaisir de retrouver des sensations alimentaires de notre enfance (nous sommes âgés de 63 et 64 ans)”
“Plaisir de (re)découvrir… faire les courses, goût des aliments”
“Le goût de cuisiner des choses nouvelles”
3b. Alignement, pouvoir et fierté : le cocktail vitaminé
Le second type de ressentis qui ressort des réponses (question 6.) touche à des sentiments de reprise de pouvoir et d’alignement avec ses valeurs (36%).
23% des répondants citent spontanément le sentiment d’agir en conformité avec leurs valeurs et de contribuer à oeuvrer dans le bon sens :
- “Alignement écologique, philosophique, poétique, politique.”
- “De la satisfaction personnelle, le sentiment de faire quelque chose de bon pour l’environnement mais aussi pour ma santé.”
- “La satisfaction de faire partie d’un changement, la fierté de me respecter et de respecter l’environnement”
- “on peut dire : « alignement » :; – mes idées; – mes valeurs; – ma façon de faire”
- “satisfaction de contribuer à préserver mon environnement et ma conviction de développer le développement durable”
- “Une fierté, et l’impression d’agir à ma hauteur pour un changement”
13% citent un sentiment de reprise de pouvoir et de liberté :
- “C’était bon, sensation de reprendre les choses en main, de devenir décideur de ma vie et de stopper ma complicité avec ceux qui sabordent la planète et le vivant de la planète.”
- “le sentiment de mieux maîtriser (ce que l’on a dans son assiette, ce que l’on a comme impact sur la planète)”
- “plaisir de sentir qu’on a un pouvoir sur sa santé et son avenir + devoir envers sa progéniture”
- “Satisfaction et contrôle de ma santé”
- “Satisfaction et sens de maîtrise”
Plaisir, satisfaction personnelle, sentiment de faire quelque chose de bien : 13% des répondants citent également spontanément la fierté :
“fierté de ne pas être un consommateur-mouton”
“fierté de me respecter et de respecter l’environnement”
Ces émotions positives et sources de motivation à poursuivre le changement, sont parfois contrebalancées par des ressentis plus négatifs. 12% des répondants mettent en avant dans leur réponse des difficultés vécues au début de leur changement, que l’on peut classer dans la catégorie “sortie de zone de confort” :
- d’un côté des peurs ou inquiétudes (5%) :
« inquiétude sur le budget à maîtriser et le savoir-faire nécessaire! »
« Inquiétude aussi sur le temps à consacrer à faire les courses ( j’ai horreur de cela) »
« une perte de repère : comment construire un repas ? » - de l’autre, des frustrations et sensations de manque (7%) :
“De la frustration de ne pas pouvoir acheter certaines choses. ; J’ai dû lutter contre l’envie de continuer à acheter certains produits et une sensation de manque.”
“De la frustration. La crème fraiche allégée n’aura jamais le même goût que la crème fraîche épaisse !”
“Mais toujours le désir d’acheter des aliments mauvais comme des pizzas et des glaces…”
“Cela générait de la contrainte, car l’Homme est un être d’habitude.”
80% des répondants à l’étude qui déclarent avoir changé leur manière de faire leurs courses alimentaires, affirment être aujourd’hui “pleinement satisfaits” de la manière dont ils font leurs courses alimentaires.
3c. Fontaine, je ne boirai plus…
Ces consom’acteurs pourraient-ils revenir en arrière ?
Certains n’y pensent même pas, d’autres évoquent de nouvelles habitudes bien ancrées :
« Changement irréversible pour moi car vraie volonté de changement »
« Dans un supermarché, je passe devant « mes » anciens rayons sans y penser. Quelque fois je me dis « oh rien qu’une fois », mais je ne cède pas parce que je me sens bien mieux dans mon corps et surtout je digère correctement. »
« Je ne peux plus me passer de ce mode de vie. J’achète et je prépare mes repas en « pleine conscience ». Je ne subis plus le marketing. »
« Cela se fait naturellement, de plus en plus en accord, avec l’idée de « la bonne voie »
C’est très simple : dès que je m’éloigne de ce changement je me sens physiquement mal ! »
« Très naturellement, je me suis rendue compte que manger mieux n’était pas plus cher, était meilleurs… Je ne peux plus faire marche arrière ; C’est un peu comme l’arrêt du sucre dans le café ? »
« C’est devenu naturel rapidement. »
« C’est devenu naturel… je n’y pense que lorsque les personnes qui ne font pas comme moi me le font remarquer. »
« Les habitudes sont faciles à maintenir. »
« C’est devenu naturel et facile. »
« C’est devenu une habitude et lors de mes déplacements nombreux, il m’est de plus en plus difficile de savoir que je mange de la nourriture industrielle ou des pesticides !
Outre les courses, une fois rentrée à la maison, avoir ces produits chez soi fait « du bien ». On se sent responsable. »
« Cela fait 5 ans maintenant. Je n’achète pas tous les jours car c’est cher et je fais en sorte que ma fille ait ce qu’il faut la semaine où elle est chez moi.; La qualité des produits n’a rien à voir avec ce que les grandes surfaces nous proposent. ; Je suis bien content de ne plus donner autant d’argent aux GMS. »
4 – Mais comment font les consom’acteurs ?
Si le regard de ces consommateurs sur leur alimentation change, comment réussissent-ils à mettre en oeuvre concrètement le changement correspondant, sachant que le système de production et de distribution, lui, reste peu ou prou le même ?
Quelques évolutions le permettent :
- développement d’une offre alimentaire alternative, de proximité (BIO, AMAP…) surtout dans les grandes villes
Verbatims : « l’offre de plus en plus importante », « Les magasins de proximité se développent en centre-ville », « Nous commençons à connaître les producteurs locaux et cela constitue un réseau fort intéressant », « Avoir un panier hebdomadaire à récupérer facilite les choses », « La multiplication des points de vente de produits frais et locaux » - disponibilité plus grande d’informations (vidéos, blogs, avec tutos, recettes, infos, guides…)
Verbatims : « l’application Yuka qui scanner les code-barres des aliments et indique leur qualité par rapport à leur teneur en adjuvants / gras/ sucre/ sel… » - facilitateurs : fermes urbaines, jardins partagés…
ex : la ferme urbaine Peas&Love propose de faire la courte-échelle à ceux qui souhaitent consommer des produits du potager : contre un abonnement mensuel, on vient simplement récolter ses fruits et légumes, Peas&Love s’occupe de tout le reste. Et les jardiniers sont prolixes en conseils sur la cueillette et l’utilisation de la production (aromates, légumes de toutes sortes…)
Et du côté du consommateur, voici ce qui aide les participants de notre enquête.
A la question 7 « Et depuis, comment s’est poursuivi ce changement ? Comment faites-vous pour le maintenir ? Qu’est-ce qui vous y aide ? », voici leurs réponses, classées par thèmes :
Instauration d’une habitude de vie :
« Dès que je peux je mets en place une nouvelle habitude »
« Rien c’est devenu une nouvelle habitude »
« Les habitudes sont prises »
« 10 ans que je pratique donc une habitude. »
Alimenter ses motivations
« Je regarde la planète et mes enfants »
« Toujours la conscience, la communauté du bio et de l’alimentation vivante »
« La conviction et la lutte contre la mal bouffe et les pesticides »
« Et les convictions, la conscience de faire quelque-chose de responsable, de faire ma part »
« Ce qui m’aide à poursuivre c’est de voir au quotidien que les lobbies de l’agroalimentaire sont féroces et que les consommateurs ne prennent pas conscience de leurs actes d’achat à long terme sur leur santé, celle des enfants d’aujourd’hui et de demain. »
Et constater les bénéfices
« Une meilleure santé et dynamisme physique et intellectuel »
« Quand on voit les bénéfices d’une alimentation saine, on ne veut plus en changer.
C’est confortable, pérenne, réjouissant, il n’y a pas d’effort à fournir. C’est devenu naturel et bienfaisant. »
« L’habitude est prise. Je ne me vois plus m’alimenter comme avant. J’ai beaucoup moins de soucis de digestion ou de somnolence après les repas. J’arrive à maintenir un poids très satisfaisant tout en me faisant plaisir de temps à autre (en faisant des entorses à mon rythme le weekend avec de gros repas ou grignotage). Mon corps s’est habitué. Le fait de savoir que je mange sainement est rassurant. »
« Le plaisir qui prime sur la contrainte »
« Mon corps a changé et je sais identifier maintenant les produits qui sont bons. Je me suis désintoxiquée des aliments trop salés ou sucrés. »
« Je suis motivée par les résultats concluants, j’observe et me vois en bonne santé et en meilleure forme, je continue ! Je sens que j’ai repris « mon droit aux choix »de me faire du bien et j’aime me sentir responsable et « en contrôle » de ma santé. Je me fais des plaisirs gourmands moins coupables et en conscience. Mon corps me le rend bien et je vis mieux. »
Suivre son goût et… dégoût
« Goût des bonnes choses, dégoût des produits alimentaires industriels »
« Pas de problème : les compotes toutes faites, les conserves, les produits hors saison qui ont déjà fait le tour du monde, ne me manquent pas. »
« Je me régale… retrouve le goût des aliments simples, de qualité, moins « travaillés » en cuisine »
Rester informé
« Je poursuis ces changements tout en me tenant au courant des nouvelles agricoles et des pays traitant les produits ou non, des enseignes prenant soin des produits etc… »
« Je continue de comparer les prix et la qualité des produits que je consomme, et je suis toujours convaincu d’avoir fait le bon choix. Je continue aussi à m’informer sur les modes de production, etc. »
« Continuer à suivre des documentaires sur l’alimentation »
Mieux s’organiser et prendre le temps de s’alimenter :
« J’ai instauré une routine de courses : j’achète en plus petites quantités et fait de petites courses plusieurs fois par semaine. Lorsque je prépare certains plats j’en prépare de plus grande quantité et congèle ce que je ne consomme pas immédiatement. Ce qui m’aide actuellement c’est le temps que je peux consacrer à cette organisation, en tant qu’indépendante je peux m’absenter pour aller a marché et reprendre mes activités ensuite. »
« Nous avons augmenté petit à petit notre consommation de produits locaux et bio. ; Nous allons au marché une à deux fois par semaine au marché et lorsque nous allons au supermarché nous ne sommes pas ( plus) tentés par ce qui est proposé. »
« Prendre le temps, pour les courses et les repas »
S’appuyer sur le soutien social aussi :
« Ce qui aide : le fait de partager ce même engagement avec d’autres (c’était beaucoup moins le cas il y a 20 ans) »
« Soutien de la famille »
« Du dialogue de proximité avec des passionnés. Sociabilisation… responsabilisation qui donne des prises de conscience continuelles ! »
« Les copines qui font pareil et donc avec lesquelles j’échange ; Des influenceuses qui donnent de bonnes idées »
« Échanger avec les gens sur les endroits sympas où faire ses courses sainement ; En parler avec ses amis »
Et ce qui freine ?
Certains répondants évoquent ce qui menace leur nouvel équilibre, et notamment les notions de temps et d’argent (évoquées dans le premier article comme facteurs principaux de la dépendance à l’alimentation industrielle) :
« le coût et le manque de temps pour cuisiner. Le sentiment aussi de n’en faire jamais assez. »
« Difficile à maintenir au regard des prix excessifs. Certains postes d’achat ont été supprimés »
« le pli est plus facile à prendre ; ce qui est long c’est de se renseigner. Il faut être une vraie encyclopédie pour savoir acheter correctement dans tous les domaines »
Revenons sur la notion de temps :
S’informer, apprendre à connaître les aliments et leur rôle, s’approvisionner cuisiner… Cesser de déléguer son alimentation demande un investissement plus ou moins grand selon le point de départ.
Entre celui qui mangeait des plats tout faits à chaque repas et celle qui par manque de temps cédait aux plats industriels tout en sachant comment elle pourrait faire autrement, le trajet est différent.
Pour certains la prise de conscience a fait l’essentiel, pour d’autres c’est une démarche de rééducation, qui prend quelques mois ou années, se faisant progressivement.
Mais une fois entamée cette démarche s’auto-alimente, et la réappropriation de son alimentation suit son cours.
CONCLUSION… et métaphore
En résumé, se réapproprier son alimentation est un virage à 180°, brutal ou progressif, qui se fait avec :
– un cheminement cognitif : connaissances, réflexion, doute, critique, bon sens
– une vision du monde différente (acquise par des informations nouvelles ou une expérience marquante comme découvrir le goût de la « vraie » tomate)
– des moteurs émotionnels forts : peur (éviter la maladie, “poison”), colère (résister / industrie, vivre selon ses valeurs), plaisir (de se faire du bien, de manger sain, se sentir mieux, contribuer à une société différente etc.)
– un inconfort à traverser, du temps et des connaissances nécessaires à cette réappropriation
– des hauts et des bas (aspects financiers, difficultés quand l’offre souhaitée est rare, rechutes et tentations de junk food, manque de temps etc.)
Au final, consommer les produits transformés de l’industrie agro-alimentaire ou bien consommer des produits bruts que l’on sélectionne et cuisine, c’est vivre sur deux planètes bien séparées, avec leur attraction spécifique et la difficulté à décoller de l’une pour aller vers l’autre.
Sur la planète TRANSFOMIAM, on mange ce qu’on nous propose, en y passant un temps réduit. En bout de chaîne alimentaire (loin de la source), le consommateur maîtrise peu les produits qu’il ingère, dans leur nature, composition, origine, bilan carbone, bilan pesticides, etc. Il a néanmoins toutes les raisons de rester sur sa planète, parce que manger y est facile et agréable, cela prend peu de temps et d’énergie.
Ce consommateur entend bien parler d’une autre planète NATURMIAM où les gens achètent et cuisinent des produits bruts, mais cela lui semble beaucoup d’efforts. Parfois, conscient qu’il mange essentiellement des produits transformés, il se dit – ou on lui dit – qu’il faudrait aller la visiter, cette planète. Mais à chaque essai de décollage, il retombe : l’attraction, composée des forces Habitude, Gain de temps, Praticité, Addiction etc. le ramènent au sol. Alors il se dit qu’après tout, ces produits industriels ne sont pas si mauvais, ils ont fait de vrai progrès, ils sont enrichis en vitamines etc.
Parfois, un consommateur met les gaz un peu plus fort pour décoller vers la planète NATURMIAM, et réussit à s’arracher à l’attraction de la planète TRANSFOMIAM. Il avait suffisamment d’ergol pour réussir ce décollage : peur pour sa santé, colère d’avoir délégué son alimentation et fait confiance à des acteurs dont les priorités ne sont pas son équilibre alimentaire, etc.
Une fois arraché à l’attraction, l’effort de changement devient plus facile et le consom’acteur en devenir navigue entre les deux planètes jusqu’à ce qu’il soit capté par l’attraction de la planète NATURMIAM, ce qui lui permet de s’y poser : plaisir et fierté l’attirent de plus en plus fort vers sa destination.
Il y passe quelques temps, l’acclimatation est parfois difficile, il regarde comment font les autochtones, fait quelques essais, et progressivement apprend à se réapproprier son alimentation.
Il est parfois tenté, dans les moments difficiles, de revenir à la première planète, mais il repense alors à ce dicton : “Ton alimentation fait ta santé”. Et il croque dans une pomme bio, cabossée, d’où sort un ver en pleine forme.
Du consomateur au consom’acteur, changer de planète alimentaire
ANNEXE :
Réponses à la question : « 4. Qu’est-ce qui vous a amené(e) à modifier vos choix alimentaires ou la manière de faire vos courses ? Y a-t-il eu un déclencheur ? »
« J’ai eu une maladie auto-immune, et ce que je vois autour de moi »
« Plus de temps »
« Plus envie de viande rouge »
« Informations sur santé et écologie. Déforestation. ; ; Toutefois c’est quand même une jungle d’information avec une exploitation commerciale aussi et je trouve difficile de se repérer pour faire un achat juste »
« Bien que la maladie a été le déclencheur, j’étais déjà très sensibilisée à ce choix alimentaire ; mais après ça a été plus radical. »
« Allergie au gluten pour moi; Une de mes filles devenue végétarienne ; Et prise de conscience concernant le plastique »
« Faire vivre le commerce local ( villages); Réduire les problèmes de santé (additifs , sel et sucres cachés ,)
Notre déménagement et la multiplicité des propositions de consommation de produits locaux »
« Marre de passer du temps au supermarché. Envie d’aliments plus sains. »
« Prise de conscience des risques pour la santé et l’impact écologique »
« Ma santé en général et les années qui font que l’on recherche plus de « vrai », plus de naturel… »
« Difficulté à digérer après un repas, mal à l’estomac, petit excès de poids. J’ai supprimé totalement le lait et les yaourts (j’ai énormément réduit le fromage) après des séances avec un coach sportif. Je n’ai plus de problèmes de digestion et je me sens beaucoup mieux après les repas. »
« Un cholestérol bien au-dessus du taux maximum. »
« un choix de santé et de responsabilité sociétale »
« Prise de conscience que notre destruction de l’environnement est récente, et donc réversible
Intolérances alimentaires. Inflammation chronique ; Et plus envie dd trop de viande. Moins et de qualité française. »
« Mon fils est TDAH et l’alimentation Contribue à nourrir son TDAH »
« Les informations qu’on nous a donnés médias journaux etc. »
« Sport, bien être; Enfants ; Médias et alertes de santé publique »
« Ce sont les produits qui ont changé; On cherche à nous empoisonner »
« Plus de connaissances : Je suis convaincue que l’alimentation est LA meilleure prévention pour une bonne santé et pour bien vieilli ; l’expérience intérieure d’être l’univers ; comme le colibri chacun doit faire sa part. En changeant mon alimentation je contribue à retrouver une nature vivante; ; les déclencheurs, : une saine colère . Des informations et des images insupportables comme celles des abattoirs de poulets, des pesticides »
« Suite de prise de conscience »
« Prise de conscience de la mal bouffe + démesure de mes achats par rapport à ma réelle consommation. »
« J’ai pris conscience de la mauvaise qualité de certains produits proposés au supermarché en les comparant à ceux de la ferme. Les légumes frais et de saison ont bien meilleur goût. J’ai ensuite appris l’impact environnemental de certaines cultures (ex: tomates en serre d’Espagne, élevage intensif de bovins…). J’ai aussi pris des cours de cuisine avec des collègues qui m’aident à bien sélectionner et préparer les aliments. »
« Pas vraiment de déclencheur mais un changement au fur et à mesure, en regardant les émissions et articles au sujet de la qualité des produits, des compositions, des conditions d’élevage, … »
« Volonté de perdre du poids mais de manière durable »
« les scandales sanitaires et les sensibilisations beaucoup plus intenses depuis 20 ans »
« J’ai compris ce qu’étaient les macronutriments (glucides lipides protéines) et les besoins de mon corps. J’ai construit une diète selon mes besoins. ; ; J’ai aussi compris que l’intérêt de l’industrie agro-alimentaire n’était pas notre santé. »
« Être en cohérence pour rester en bonne santé. Faire revivre les petits commerces de proximité. Créer du lien de personne à personne. N’acheter que ce qui va être consommé dans les quelques jours qui suivent l’achat. »
« La responsabilité »
« plutôt une vraie volonté de s’engager dans le refus de la souffrance animale, dans le travail des producteurs locaux, dans une certaine idée d’être alignée avec quelques valeurs… »
« Une nuit j’ai eu l’impression que j’étais en train de mourir. Mon état était du à une hypoglycémie et a la maladie du siècle une intolérance au gluten et au lactose. »
« Reprise d’une activité sportive régulière et le besoin/envie de perdre du poids. »
« Prise de conscience de l’importance de l’alimentation »
« La santé ; L’impression de se faire avoir avec des produits industriels qui restent chers »
« Vie de famille »
« État de santé, reportage tv »
« Vers 45 ans je me suis aperçu que j’avais 2 à 3 kg de trop. Je me suis fixé une barre à 75 kg et j’oscille depuis entre 76 et 79. »
« Le choix de contribuer à une consommation raisonnée en phase avec les problématiques que rencontre notre écosystème.; Rejet de la production carnée de masse (souffrance / violence / système en échec).; Rejet de l’éradication des ressources de la mer / Rejet de la pollution des océans (et donc des poissons); Baisse (volontaire) du « pouvoir d’achat »; ; Déclencheur : ras-le-bol généralisé vis-à-vis des logiques d’hyper consommation au détriment de la planète et des populations désavantagées. Je ne veux pas être acteur et caution passive d’un système en déshérence, mortifère et condamné. »
« Les incidents sanitaires : la pollution ; l’éthique ; ras le bol de l’agressivité des hypers, originaire de la campagne et ras le bol de voir disparaitre les « petits paysans ». »
« Un conscience et un goût lointains qui se sont affermis et qui ont été facilités par une offre de bons produits grandissante. »
« Un problème de santé; Volonté de manger plus sainement et varié pour toute la famille »
« Non, juste l’envie de manger mieux et consommer mieux »
« L’envie de préserver ma santé. Le désir de faire ma part dans la préservation de l’environnement. Mais tout cela sommeillait en moi… car mon grand-père était un agriculteur bio :-) »
« 1/ les enfants; 2/ pouvoir d’achat+; 3/ phénomène de société »
« déclencheur: le fait d’avoir des enfants et la prise de conscience de la mal bouffe industrielle. De tous les adjuvants, colorants et ajouts en sucre et sel. »
« Lire la composition de ce que j’achetais avant et me rendre compte qu’il n’y avait rien de naturel. »
« La présence de produits nocifs et ma santé »
« Je cuisine plus (car je travaille moins); Je ne consomme plus aucune viande animal par refus d’exploiter et tuer des animaux (plus que pour des raisons de santé) »
« Le goût des aliments bio. »
« L’envie de manger plus sainement »
« Sur plusieurs années, les informations sur la santé et ma peur de mourir face aux maladies, besoin d’être en santé, pas envie d’avaler de pollutions chimiques. Observation des conséquences de la malbouffe, conscience de l’importance de mon bien-être et de la responsabilité que j’ai de mon corps. »
« Oui, j’ai d’abord fait un régime en ligne, le Bootcamp, où les recettes qui étaient proposées m’ont conduite à explorer différemment mon magasin bio.; J’ai regardé de nombreux documentaires sur les aberrations du système industriel, comment ils nous empoisonnent pour leurs profits : pesticides, saumon, gels douche, sucre, viande (conditions d’élevage, alimentation, abattage), poisson (pêche à outrance, le panga-beurk…), huile de palme (déforestation), l’eau, etc. etc.; Puis je me suis mise également à lire et à regarder des vidéos sur Youtube de végétarisme, abattoirs, autre alimentation possible, ce que disent certains médecins sur l’alimentation comme le Pr Joyeux.; En résumé, je n’ai plus envie d’être objet de tous ces gens ignobles (quine pensent qu’à se remplir les poches au détriment du vivant de la planète) à l’opposé de mes valeurs. Je n’ai plus envie de me laisser manipuler, de contribuer, par ma consommation, à la maltraitance des animaux, de la planète et de la santé humaine. Et en plus, je n’ai pas d’enfant, donc je ne le fais pas pour « mes » enfants ! »
« Le premier élément déclencheur et la naissance de mes enfants qui m’a fait examiner de près chaque produit que je leur faisais toucher (couche, crème, nourriture, jouets, etc).; Etant une fille « de la campagne », la conscience écologique a toujours été là, dans le sens où je sais que si je ne respecte pas la terre (Terre), alors elle ne me nourrira plus. La naissance des enfants a simplement amplifié ce sentiment de respect. ; Aussi, un couple d’amis très actif écologiquement nous a permis d’avancer peut etre plus vite qu’on ne l’aurait fait. Les différents reportages « choc » à la TV ne me fond ni chaud ni froid – je n’aime pas le sensationnalisme et les images vont trop loin. Par contre un raisonnement sensé avec des explications claires peut me faire changer d’habitude (formation scientifique, il me faut des données claires) »
« La naissance de notre fille, puis la maladie de mon conjoint »
« L’arrivée des enfants + scandales (viande de cheval …) »
« Les informations, les journaux et la prise de conscience collective des produits qui nous entourent.; De plus j’ai eu un cancer et je fais attention aux produits susceptibles d’être cancérigène sans non plus tomber dans la paranoia. »
« Maux de ventre ; Prise de poids »
« L’âge ;-)! La santé et un meilleur monde pour nos enfants à travers le boycotte de certains produits alimentaires chimiques »
« Les médias, une maturité d’esprit et une prise de conscience de toutes les saletés que nous mangeons et que nous voulons éviter de donner à nos enfants »
« Scandale sanitaire, alerte sanitaire; Nouvelle étude ; Naissance bébé »
« oui, dérèglement intestinal – infections à répétition »
« L’élément déclencheur a été des problèmes d’alimentation liés à des études trop stressantes. Ceci à entrainer une diminution de ma quantité de nourriture. J’ai ensuite souhaité adopter un rythme alimentaire plus saint pour recommencer à manger des quantités suffisantes. Les résultats très positifs observés sur mon corps et sur ma peau m’ont alors poussé à continuer dans cette voie. »
« Prise de poids à l’arrêt de la cigarette et consultation d’une diététicienne pour rééquilibrer mon alimentation. J’ai constaté , outre la perte de poids, les bienfaits sur ma santé et mon plaisir à manger….; Autre facteur déclenchant : les nombreux scandales alimentaires mettant en évidence le manque de précautions prises par l’industrie agroalimentaire. »
« Envie de varier les repas domestiques et l’achat du thermomix pour cuisiner tout en s’occupant des enfants. »
« J’ai appris à choisir des aliments sains (et j’ai suivi des cours de diététique) »
« favoriser l’agriculture biologique pour des raisons environnementales et de santé »